À l'écoute du son qui passe

Véritables petits ponts d'érable qui font voyager le son à travers les instruments à cordes, les chevalets Despiau sont fabriqués en France dans une entreprise familiale où se mêlent passion de la musique et du bois, savoir-faire et sensibilité.

L'équipe de l'Aladfi nous raconte le congrès du week-end.
Nous sommes heureux de soutenir le Collectif Lutherie Montréal qui créé une banque d’accessoires pour violoncelle accessible de manière pérenne. Il propose un atelier pour les luthiers et les musiciens de l’est du Canada afin de tester sur leurs instruments le matériel mis à disposition quelques semaines avant le VSA.

Despiau aujourd'hui

L'entreprise familiale Despiau Chevalets est installée dans un coin de campagne du sud-ouest de la France. C'est là, à Gimont, dans le Gers, que Despiau conçoit et fabrique des chevalets de grande qualité pour tous les instruments à cordes frottées : violons, altos, violoncelles, contrebasses, violes de gambe et violes d'amour. Et c'est de là que les chevalets Despiau sont expédiés d'Occitanie vers tous les points du globe car aujourd'hui, ils sont recherchés et reconnus par les luthiers et les musiciens du monde entier.

Jean-Louis Despiau
Jean-Louis Despiau

D'arbre et de musique

Hommes du bois depuis trois générations, la passion de la musique a finalement emporté la famille Despiau dans l'aventure si exigeante et si passionnante des chevalets. Jusqu'à devenir un des leaders mondiaux de ce marché sans frontières.

Jean-Louis Despiau, héritier de la scierie familiale, est aussi passionné d'art et musicien. En 1984, il a l'idée originale de travailler sur cette petite pièce de bois, le chevalet, dont l'altiste qu'il est détecte tout l'intérêt et le potentiel.

A l’époque, il n’existait en effet que peu de modèles courants de chevalets par instrument. Jean-Louis Despiau comprend que l’on peut faire beaucoup mieux. Il comprend le premier qu'en optimisant la forme et le choix du bois, on peut réellement aider le luthier, qui manipule des instruments d'une grande complexité, à bonifier l'acoustique de l'instrument. Il décide de concevoir un large choix de dessins de chevalets capables de s'adapter à la diversité de la morphologie des instruments.

Pierre-Jean Despiau
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C’est un véritable pari, une petite révolution dans la pratique traditionnelle des luthiers. D’abord surpris, voire sceptiques, ces derniers apprécient vite le nouveau confort de travail et la qualité du son qu’ils peuvent tirer d’un chevalet vraiment adapté à leur main et à leurs besoins.

Peu à peu, l’idée que l’on doit travailler un large choix de chevalets pour pouvoir bien répondre aux besoins conjugués du luthier et de l’instrument est adoptée par tous les fabricants. Trente ans plus tard, tout le marché des chevalets s’y est rallié et propose désormais aux luthiers de nombreux modèles de chevalets.

À la conquête du monde

Trente ans ont passé. La même énergie et la même passion animent les successeurs de Jean-Louis Despiau. Ceux-ci sillonnent le monde : Pierre-Jean Despiau infatigable découvreur d’érables centenaires et Nicolas, son frère, battant campagne sur tous les continents, partout où monte le son des cordes d’un violon ou d’une contrebasse, pour y exporter leurs chevalets.

Toujours bienheureusement établie dans le Gers, d’où les chevalets Despiau sont expédiés vers tous les points du globe, l’entreprise rayonne bien loin de son pays natal et a conquis l’oreille et le cœur des luthiers et des musiciens du monde entier.

Sélection du bois

Chez Despiau au commencement, il y a l'arbre, l'érable de trois siècles sélectionné par Despiau dans les forêts de Bosnie-Herzégovine. Un choix primordial, mélange d'intuition et de savoir-faire qui nous guide vers le bois qui saura transmettre le son. Car la musique est déjà dans le bois pour qui saura l'écouter.

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Une fois sélectionné, le bois vieillira en moyenne trois ans dans l’entreprise. Le temps est une dimension fondamentale chez Despiau Chevalets. Les arbres y sont trois fois centenaires et on patientera encore avant de les travailler afin qu’ils soient bien secs au moment d’entrer dans les ateliers. Le temps, c’est déjà de la musique.

Design et découpe

Le design du chevalet est conditionné par le geste du luthier : le bon dessin doit être facile à tailler, permettre un geste fluide et la bonne courbe, sans rupture dans la taille. Avec la bonne hauteur, la bonne largeur.

Enfin la découpe du bois est l'un des moments clé de la fabrication. C'est du bout des doigts que se dessine la ligne finale du chevalet, à la recherche du droit fil.

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Le chevalet est indispensable aux instruments à cordes frottées. C’est pourquoi Despiau Chevalets a consacré beaucoup de temps et d’énergie à repenser sa conception. Le dessin de chaque chevalet Despiau a intégré les contraintes de largeur de pieds et de hauteur. La largeur de pieds doit être choisie pour positionner le chevalet entre les deux ouïes et par rapport à la barre d’harmonie et l’âme du violon. La hauteur quant à elle, se décide en fonction de l’angle du manche et de la hauteur des cordes.

Pour chacun des modèles de chevalet dessinés, il faut également respecter un équilibre subtil : si on retire trop de bois lors de sa conception, sans oublier la marge nécessaire pour la taille technique du luthier, on supprime du son car c’est lui qui porte les vibrations.

Despiau Chevalets apporte sa contribution au développement de la musique et des musiciens dans les zones les moins favorisées du monde par l'intermédiaire d'organisations dédiées. Des chevalets de qualité gratuits ont ainsi été expédiés pour équiper les instruments de jeunes musiciens à Cuba, Haïti, en Amérique du Sud de même qu'en Afrique.

Despiau Chevalets soutient activement :

Travailler chez Despiau

Ici, chacun est connecté au bois.
Ainsi, Claude, 52 ans, est un charpentier de formation, expérimenté au sein de l’entreprise, qui prend en charge la réception des troncs venus de Bosnie et la phase de débit des troncs en plaquettes. Despiau Chevalets a aussi accordé sa confiance à Raphaël, 21 ans, titulaire d’un bac professionnel menuiserie en lui donnant la responsabilité de la gestion du sciage des plaquettes de chevalets de la famille violon et à Brandon, 23 ans, dont la finesse de la main le rend précieux au ponçage et à la finition des chevalets, à l’image de ses aînés.

L'école Despiau Chevalets

Entrer chez Despiau Chevalets, c’est l’opportunité d’apprendre un métier rare, d’exprimer son talent dans les différentes étapes de la formation à nos métiers : apprendre à connaître et aimer le bois, maîtriser le métier de la découpe et du ponçage et enfin devenir expert du chevalet.

Si ce métier vous intéresse, si l’aventure des chevalets vous tente, n’hésitez pas à nous envoyer un CV et une lettre de motivation par ici.